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L'étude Séralini, les OGM et les rats


Depuis la publication de l’étude du Pr Séralini sur la toxicité des OGM et du Round’Up mise en évidence sur des rats, on a tout entendu… Les médias ont d’abord relayé l’info, puis n’ont quasiment plus donné la parole qu’aux détracteurs du chercheur…

Avec la publication des résultats dans le Nouvel Observateur, la publication des photos de rats gonflés de tumeurs, la question de la toxicité des OGM a fait la une des médias pendant quelques jours… Puis la vapeur s’est inversée. On a soudain donné la parole à des scientifiques qui remettaient en cause l’étude, le sérieux du Pr Séralini, qui pointaient d’éventuels intérêts personnels…

Changer de cible

Insensiblement, le sujet des débats a changé en quelques jours… Le point de mire a bougé. On a fini par oublier de se pencher sur la toxicité des OGM pour ne plus se concentrer que sur le lanceur d’alerte, sur le personnage de Gilles-Eric Séralini, un chercheur qui ose sortir des sentiers battus et s’attaquer aux multinationales.

Les critiques
Les Académies parlent de graves lacunes…
• Pas assez de rats
D’après le rapport, Séralini n’aurait pas dû séparer les rats en 10 groupes de 10, les « échantillons » étant alors trop petits.
Mais ce choix expérimental critiqué lui a permis d’étudier les différentes dilutions de produits, ce qui correspond aux normes OCDE, normes que n’a pas suivies Monsanto pour évaluer la toxicité de son maïs dans ses études.

• Des tumeurs « bénignes »
Les Académies soulignent que « le mot tumeur utilisé prête à confusion ». Certes, les tumeurs des rats ne sont pas des cancers, seulement des tumeurs qui envahissent leur organisme et ces rats meurent prématurément…
Les Académies sont outrées de la confusion, même si elles reconnaissent que Séralini n’y est pour rien… Bon ok, ils meurent, ils sont très malades, les rats, mais ils n’ont pas de cancer...

• Le secret

Ce que les Académies trouvent grave, c’est que Gilles-Eric Séralini ait tout fait dans son coin, sans les en avertir dès les premiers résultats.
Et que se serait-il passé dans le cas contraire ? Je parierais que Séralini se serait retrouvé sans possibilité de mener ses recherches… Devant le fait accompli, il est plus difficile de réagir pour réduire la vérité au silence, même avec les meilleurs appuis et les plus grands moyens de pression.

• Toutes les revues laissent passer des bourdes

L’article de G.-É. Séralini est paru dans une revue scientifique de renom… Qu’à cela ne tienne, les Académies
expliquent que toutes les revues, même les meilleures, laissent passer des études bidon. Quel argument de poids ! Il fallait le trouver, celui-là !

• Des conséquences sur la société
Les Académies trouvent gravissime de rendre ainsi un chercheur célèbre en faisant peur aux pauvres ignares
que nous sommes. On ne doit pas appliquer le principe de précaution tant qu’on n’est pas certain de la toxicité d’un produit ! C’est un comble. Dans ce cas, où est la précaution ? Pour elles, on renforce la peur des OGM et c’est dangereux : « Cela est particulièrement grave pour les populations qui consomment des OGM en grande quantité
comme l’Afrique du Sud ». On rêve ! On devrait laisser les peuples s’intoxiquer pour ne pas leur faire peur ! Surtout quand ils se gavent de poison en toute ignorance…

• Remettre en place la censure

En conclusion de leur rapport, les Académies expliquent que le problème de la durée des études se pose… 3 mois sont-ils suffisants pour évaluer la toxicité des OGM et du Round’Up ? En tout état de cause, elles proposent d’en rester là, car « il serait particulièrement dangereux d’évoquer une nécessité éventuelle d’expérience à long terme à l’occasion de cet article, car l’impression serait donnée que les résultats présentés par G.-É. Séralini ont une valeur pour justifier une inquiétude du public, avec tous les dégâts que cela peut causer en France et dans le monde. »
Les Académies conseillent de rassurer la population, quitte à lui mentir donc. Cerise sur le gâteau, elles proposent
de créer un « Haut Comité de la Science et de la Technologie » qui contrôlerait « la médiatisation de travaux scientifiques qui remettent en cause des savoirs partagés par la très grande majorité de la communauté scientifique internationale. » Cela s’appelle la censure, simplement.
Et tous les lanceurs d’alerte, toutes les découvertes, tous les chercheurs qui veulent révéler les vérités pour le bien de tous et au détriment de quelques multinationales seront mis définitivement au placard.

 

L'intégralité de l'article de Sophie Lacoste est paru dans Rebelle-Santé n° 151.

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