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Le sureau (Sambucus nigra)


« Qui en juin se porte bien, au temps chaud ne craindra rien ». Alors, allons vite dans notre jardin ramasser fleurs et écorce d’un arbre qui, disait-on dans les campagnes, soigne tout.

C’est un arbre qui pousse couramment en Europe et dont on peut tirer beaucoup de profit. Les branches sont un très bon combustible pour les petits poêles à bois, et les petits fruits noirs que l’on doit se dépêcher de récupérer avant la razzia des étourneaux font de délicieuses confitures... La deuxième écorce et les ombelles de fleurs (s’épanouissant de fin mai à juin) ont de multiples vertus. Récupérez les ombelles bien épanouies en fin de matinée, par une belle journée. Coupez les gros pédoncules, posez les ombelles la tête en bas sur un plateau ajouré et faites-les sécher à l’ombre et au sec. Coupez des branches de l’année dernière. Grattez la première écorce grise jusqu’à ce que vous tombiez sur une écorce bien verte, juste en dessous. Pelez alors les branches de cette écorce. Coupez-la en morceaux et faites-la sécher, sur des claies, en plein soleil. Conservez vos récoltes dans des pots en verre teinté.

L’écorce riche en tanins est utile en cas de rétention d’eau, d’oedèmes, de goutte, de coliques néphrétiques et de rhumatismes. Elle est diurétique et laxative.

â–º Décoction de la deuxième écorce : dans un litre d’eau froide, ajoutez 45 à 60 g d’écorces sèches et portez à ébullition. Réduisez ensuite votre feu et laissez mijoter jusqu’à évaporation de moitié. Filtrez et buvez dans la journée. Excellent en cure de dix jours.

â–º Vin : dans un pot en terre, déposez 150 g de la seconde écorce et versez un litre de vin rouge bouillant dessus. Couvrez d’une gaze et laissez macérer 48 heures dans un endroit sec et à l’abri de la lumière. Filtrez, conservez dans une bouteille en verre opaque et buvez-en deux verres par jour.

Les fleurs sont adoucissantes et sudorifiques. Elles sont employées en cas de rhume, de bronchite, de rhumatismes ou de goutte.

â–º Infusion : dans un litre d’eau bouillante, versez 50 g de fleurs séchées. Remuez avec une cuillère en bois, couvrez, laissez infuser quinze minutes, filtrez et buvez quatre à cinq tasses par jour, en dehors des repas. Sucrez avec du miel de lavande, par exemple.

â–º Infusion en petite quantité : dans un quart de litre d’eau bouillante, ajoutez une cuillerée à soupe de fleurs séchées, couvrez et laissez
reposer un quart d’heure. Filtrez et buvez en trois fois dans la journée en sucrant avec du miel, loin des repas.

â–º Pour les chanteurs, une macération qui fait la voix cristalline : dans un verre de vin blanc, versez 5 g de fleurs sèches de sureau, couvrez et laissez macérer la nuit. Filtrez et buvez le matin.

Contre les gingivites, les dartres, l’eczéma, les engelures, l’inflammation des paupières, la conjonctivite et les orgelets.

â–º Infusion : dans un litre d’eau bouillante, jetez de 50 à 100 g de fleurs séchées. Couvrez, laissez infuser de vingt à trente minutes, filtrez. Pour les problèmes de peau, appliquez une compresse imbibée d’infusion sur les endroits atteints. Laissez agir un quart d’heure. Renouvelez l’opération trois fois dans la journée. Pour la gingivite, faites des bains de bouche après chaque brossage de dents. Et, enfin, pour tout ce qui touche aux yeux, appliquez l’infusion comme une lotion.

Pour les intolérants au vinaigre

â–º Vinaigre de sureau : si vous avez des problèmes d’estomac et que vous ne supportez pas le vinaigre, voici une recette qui vous permettra d’en consommer : dans un pot en terre, versez un demi-litre d’un bon vin rouge sur 500 g de fleurs séchées de sureau. Couvrez, conservez dans un endroit sec et à l’abri de la lumière, et remuez le mélange tous les deux jours. Laissez macérer dix jours puis filtrez. Conservez dans une bouteille opaque ce vinaigre de sureau.

L'article d'Anne Rihet est paru dans Rebelle-Santé n° 146.

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